Les 10 belles expositions d’Art Contemporain Africains à voir en Septembre 2025

Les belles expositions d’art contemporain africain en septembre 2025 sont à découvrir dans notre guide Europe et Occident. Cette rentrée artistique se distingue par un positivisme palpable, porté par la douceur, les couleurs et l’abondance de thèmes liés à l’humain, à la filiation et à la spiritualité. Une quête du transcendant s’impose ainsi, en contrepoint d’un marché souvent jugé neutre. Découvrons ensemble les expositions incontournables d’art contemporain africain et international de cette rentrée en Occident.

Bienvenue dans mon Instabilité, Merveille KELEKELE KELEKELE, Galerie du Jour Agnès b,  jusqu’au 26 octobre 2025

Pour sa première exposition personnelle en France, Merveille KELEKELE KELEKELE engage le visiteur dans une traversée de son instabilité émotionnelle : un espace intime où ses sensations se confrontent, peuplé de créatures étranges et de symboles inspirés de sa vie. Les chimères et monstres émotionnels qu’à défaut de dompter, il peint sur des fresques mi-enfantine/innocente mi-monstrueuse, nous faisant le conte de son existence, ses pensées, instants de solitudes. À voir à la Galerie du Jour.


On entre OK, on sort KO, Kura SHOMALI, Galerie Angalia jusqu’au 27 septembre 2025

Les festivités reprennent avec  "On entre OK, on sort KO" de Kura Shomali à la galerie Angalia après une pause estivale. Né à Kananga en 1979, Kura SHOMALI mélange humour, dérision et regard acéré sur la vie congolaise. Diplômé de Kinshasa et de Strasbourg, il crée sur papier Canson avec encre, gouache, feutres ou fusain, utilisant projections et splash qui évoquent le désordre et la vitalité de Kinshasa. Dans l’exposition, il « shomalise » les œuvres de maîtres comme Santu Mokofeng, Jean Depara ou Matisse, réinterprétant classiques et instantanés de la vie quotidienne avec un trait unique, coloré et généreux. Le titre, Basi na Biso, rend hommage au Tout Puissant OK Jazz et à la culture congolaise, célébrant la mémoire, le mouvement et la créativité populaire.


Carambolage, Salifou LINDOU, AFIKARIS jusqu’au 1 novembre 2025

Monumental. AFIKARIS présente la quatrième exposition personnelle de Salifou LINDOU, retraçant vingt-cinq ans de création. De ses œuvres emblématiques des années 2000 à ses pièces les plus récentes, l’exposition révèle l’évolution d’un langage visuel unique, nourri d’expérimentations formelles, de motifs récurrents et d’une approche multidisciplinaire en constante réinvention. 

The City : Metaphor, Archive and Projection, Michael TSEGAYE,  Addis GEZEHAGN, Mamadou CISSÉ, Galerie Christophe Person, à partir du 7 Septembre 2025

Dans cette conversation de groupe à la Galerie Christophe Person, nous la ville s’explore comme terrain d’expérimentation, de rencontre et d’anonymat. Les œuvres de Michael TSEGAYE Addis GEZEHAGN, Mamadou CISSÉ et d’autres artistes interrogent la mémoire urbaine, les transformations architecturales et les dynamiques sociales. Gezehagn documente Addis-Abeba en noir et blanc et en collages texturés, entre anciens quartiers et nouvelles constructions, tandis que Cissé nous emmène dans de nouvelles villes utopiques et colorées où architecture et vie collective se mêlent. La ville devient espace de récit, de réflexion et de projection, où se croisent histoires personnelles, héritages collectifs et visions pour l’avenir. Entre observation, critique sociale et utopie, ces artistes montrent la ville comme un lieu vivant, en mutation constante et riche en rencontres invisibles.

Les Marques du Divin, Martin ABEGA, Gondwana Marseille jusqu’au 31 octobre 2025

La galerie Gondwana African Art inaugure son nouvel espace avec la première exposition personnelle de Martin ABEGA, photographe et artiste pluridisciplinaire camerounais. À travers son objectif, il transforme masques et sculptures africaines en un langage contemporain où le bois, les scarifications et les motifs rituels deviennent lumière et matière vivante. Le masque se fait visage, la peau se fait texte, et le corps devient vecteur du sacré. L’exposition explore le lien entre mémoire ancestrale et création contemporaine. Abega questionne la spiritualité, la réappropriation culturelle et la transmission des savoirs. Ses images révèlent la puissance invisible des rites et des symboles africains tout en les inscrivant dans une narration moderne et universelle. Chaque œuvre est un voyage sensible, entre visible et invisible, entre passé et présent, où l’art devient espace de dialogue, introspection et puissance poétique. À travers son regard, Martin Abega célèbre la richesse des cultures africaines et leur capacité à inspirer, interroger et émouvoir aujourd’hui. “Je suis en perpétuelle réflexion sur l’évolution de la spiritualité et de l’esthétique de la beauté. Chaque histoire, chaque action qui me touche devient une source d’inspiration que j’intègre à mes créations.” Martin ABEGA.


Géométrie - S , Galerie 38 Genève,  à partir du 17 septembre 2025


OVNI de la rentrée, GÉOMÉTRIE - S à la Galerie 38 de Genève célèbre l’abstraction géométrique comme un langage universel, en perpétuelle mutation. Héritière des expérimentations pionnières de Vasarely et du GRAV dans l’Europe des années 1950-60, elle continue d’inspirer une nouvelle génération d’artistes, du Maghreb à l’Amérique latine. L’exposition révèle des géométries multiples — optiques, méditatives, ludiques — qui déplacent le regard et transforment l’espace en expérience sensorielle. Plus qu’un courant historique, la géométrie apparaît ici comme une énergie vivante, un champ commun de formes et de visions singulières.

Artistes présentés : Guido Baldessari, Carl Krasebrg, Gerhard Hotter, Maxime Lutun, Vincenzo Marsiglia, Ghizlane Agzenaï, Younes Khourassani et Eli Jimenez Le Parc



Ligne(s) de Vie, Slimen EL KAMEL, Mariane Ibrahim, jusqu’au 11 octobre 2025

Ligne(s) de Vie, Slimen EL KAMEL, Mariane IBRAHIM

Il peint sur des toiles apprêtées en noir, des myriades de points multicolor qui nous laissent aller à de douces rêveries, Slimen EL KAMEL est à voir chez Mariane Ibrahim cette rentrée. Puisant dans les traditions orales tunisiennes, l’artiste crée des peintures-narrations faites de milliers de points lumineux surgissant de toiles noires. Entre mémoire, émotion et couleur, son univers semi-abstrait mêle réalisme magique, mosaïques méditerranéennes et échos des Primitifs italiens. Avec Ligne(s) de vie, Elkamel propose une méditation sur la transformation, la mémoire et notre lien au monde naturel.


Now What ? Or What Else ?, Nina Chanel ABNEY, Perrotin, jusqu’au 11 octobre 2025

Now What ? Or What Else ?, Nina Chanel ABNEY, Perrotin

Sa fresque monumentale, Marabou clôturait Femmes ce printemps, aujourd’hui, c’est en solo que nous retrouvons Nina Chanel ABNEY chez Perrotin. L’artiste basée à New-York poursuit son exploration des zones floues entre humour et horreur, intime et collectif. Avec Now What? Or What Else?, elle met en scène un quotidien à la fois familier et inquiétant : lits encombrés, pique-niques sous un ciel toxique, plages bordées de plateformes pétrolières. Pas d’explosion dramatique ici, mais une tension sourde — celle d’un monde qui persiste malgré tout, dans l’indifférence générale. Ses toiles ne cherchent pas à crier, elles s’installent, elles observent, elles tiennent.

United State, Southern Guild Los Angeles, à partir du 13 septembre 2025

United State réunit plus de 25 artistes africains et américains à Southern Guild Los Angeles (13 septembre – 1er novembre 2025). Sculptures, peintures, textiles, photographies et design dialoguent pour affirmer l’urgence d’une pluralité menacée par l’érosion des idées de liberté et de diversité. L’exposition se veut manifeste : un appel à construire une humanité partagée. Entre traditions et visions spéculatives, United State tisse des récits où mémoire, identité et environnement s’entrelacent. De Zanele Muholi à Bonolo Kavula, de Simphiwe Ndzube à Porky Hefer, les artistes invoquent l’intime et le collectif, l’histoire et la mythologie, pour ouvrir des passages vers de nouvelles formes de coexistence.

Featured présentés : Kamyar Bineshtarigh, Belinda Blignaut, Patrick Bongoy, Tonia Calderon, Tofer Chin, Cheick Diallo, Andile Dyalvane, Jesse Ede, Madoda Fani, Jozua Gerrard, Katherine Glenday, Porky Hefer, Alexandra Karakashian, Bonolo Kavula, Terence Maluleke, Manyaku Mashilo, Chuma Maweni, Rich Mnisi, Nandipha Mntambo, Zanele Muholi, Brett Murray, Simphiwe Ndzube, Mmangaliso Nzuza, Oluseye, Zizipho Poswa, Usha Seejarim, Ferrari Sheppard, Chiffon Thomas, and Stanislaw Trzebinski.

So Pretty, Wura-Natasha OGUNJI, Magnin-A, à partir du 18 septembre 2025

Iconique, la première exposition solo de Wura-Natasha Ogunji en France. La galerie MAGNIN-A présente So Pretty, un voyage dans l’univers sensible et vibrant de l’artiste nigériano-américaine. Une trentaine d’œuvres sur papier calque, rehaussées de fils brodés, explorent les mouvements du corps et de l’esprit à travers une chorégraphie de lignes et de couleurs.

Dans ses pièces récentes, Ogunji enrichit sa palette de matériaux — magazines, papier cristal, gesso, latérite — pour créer des compositions plus denses, où masques, silhouettes fragmentées et paysages troublés remplacent la légèreté des œuvres passées. Derrière le titre So Pretty, trompe-l’œil assumé, se dévoile une réflexion sur les normes esthétiques et les tensions invisibles qu’elles dissimulent. Entre délicatesse et intensité, cette exposition révèle une cartographie d’émotions intimes et universelles, où chaque trace porte la force de l’imprévu et la vitalité de l’acte de créer.

Promesses et Gloire, Omar BA, Templon New York, jusqu’au 5 octobre 2025

Trois ans après “Droit de sol, droit de rêver”, Omar BA signe son retour à la galerie Templon New York.  Partagé entre Dakar et New York, l’artiste dévoile une trentaine d’œuvres inédites, nées de l’observation des liens entre communautés africaines et afro descendantes d’Amérique du Nord. Sa peinture, mêlant acrylique, huile, encre et stylo Bic, quitte l’imaginaire chimérique pour un réalisme frontal : des portraits suspendus, intenses, porteurs d’une mémoire collective transatlantique.Plutôt que de souligner les fractures, Omar Ba révèle les proximités, les fraternités invisibles, et affirme un message d’unité et d’espérance. Une étape décisive dans le parcours d’un peintre majeur de la scène contemporaine internationale.

MAYÌ ARTS

www.mayiarts.com

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Traversées Africaines : Cinq années d’un souffle nouveau sur l’art contemporain africain à Paris