Sitor Senghor : “Il faut que les gens achètent et reviennent” pour une AKAA plus ambitieuse et affirmée
AKAA 2025 célèbre sa 10ᵉ édition au Carreau du Temple, confirmant son rôle central dans la scène de l’art contemporain africain à Paris. Sous la direction artistique de Sitor Senghor, pour la première fois, l’enjeu est d’insuffler une énergie nouvelle, élargir le réseau de collectionneurs et affirmer une identité à la fois culturelle et économique. Galeriste et ancien banquier d’affaires, Sitor Senghor aborde les enjeux financiers de la foire avec un discernement et une transparence rares sur le marché francophone. Dix ans après sa création par Victoria Mann, AKAA continue d’évoluer sans renier ses racines, en réinventant le dialogue entre récit artistique et marché. Les collectionneurs suivront-ils ?
Sitor SENGHOR, Directeur Artistique de AKAA Art & Design Fair, Tous droits réservés
Incontournable de la semaine de l’art à Paris, AKAA se trouve aujourd’hui au cœur d’un tournant, entre désir de renouveau et volonté de consolidation commerciale. Dans cet entretien exclusif, Sitor Senghor, directeur artistique d’AKAA, dévoile le nouveau chapitre de la foire à travers un discours lucide, ambitieux et sans détour.
Entre ancrage et renouvellement
Ngalula MAFWATA, MAYI ARTS : Cette édition anniversaire d’AKAA Art and Design Fair sonne comme un nouveau chapitre, quelle en est la vision, ou la direction que vous souhaitez lui donner ?
Sitor SENGHOR, AKAA : C’est effectivement un nouveau chapitre. Nous sommes dans la continuité, mais on passe à la vitesse supérieure. Je souhaite le retour ou la venue de grands collectionneurs, que les personnes de la diaspora qui ont les moyens d’acheter viennent et se sentent rassurées. Nous avons imaginé des espaces curatés pour montrer que c’est possible : des œuvres issues de galeries comme Nathalie Obadia ou André Magnin, avec des artistes établis qui devraient ’être présentés à Art Basel, mais auxquels on ne fait pas toujours de place. Il y a de très belles œuvres : Seyni Camara, Ousmane Sow, des pièces monumentales, fortes, qui montrent que les artistes du continent ne sont pas un épiphénomène.
Nous avons fait un travail de fond auprès des collectionneurs et des institutions et personnalités invitées. On ne peut pas garantir les ventes, mais on peut créer les conditions pour que cela arrive. Qu’on le veuille ou non, l’art contemporain reste une niche qui concerne 5 % de la population. Venir voir la foire en tant que visiteur c’est très bien toutefois nous ne sommes pas un musée. Je suis ravi que le public vienne nombreux, mais je veux aussi que les gens achètent et reviennent.
Ngalula MAFWATA : AKAA est souvent perçue comme étant une foire accessible. Comment concilier son ouverture avec cette ambition commerciale ?
Sitor SENGHOR : C’est l’un de nos plus beaux défis. AKAA est victime de son succès. C’est un défi d’être ouvert et accessible mais nous devons rester attentifs à ceux qui viennent pour acheter. Sinon, ça ne sert à rien. La foire n’est pas excessivement chère pour les galeries, et dans le contexte actuel, c’est un vrai atout. Notre travail consiste à faire en sorte que cela reste un succès commercial pour tout le monde.
“J’apporte peu de choses mais des choses qui sont essentielles. AKAA a toujours présenté de très bons artistes mais pas toujours dans les meilleures conditions. Ma touche, c’est d’ajouter cette dimension marché. ”
AKAA 2023 © BDVA
Ngalula MAFWATA : Vos parcours et profil sont intéressants puisque l’on vous connaît en tant que galeriste avec une connaissance de marché approfondie mais vous avez également un parcours long dans en banque d’investissement, qu’est-ce que cette double expertise vous permet d’apporter à AKAA ?
Sitor SENGHOR : J’apporte peu de choses mais des choses qui sont essentielles. AKAA a toujours présenté de très bons artistes mais pas toujours dans les meilleures conditions. Ma touche, c’est d’ajouter cette dimension marché. Les français commencent à entendre que le marché est important, surtout dans une période de contraction : Il y a beaucoup trop d’artistes et de galeries, le ménage est en train d’être fait sur le marché. Cela concerne le marché dans sa globalité et c’est très bien.
Que va-t-il rester finalement ?
Dans le contemporain d’Afrique, on revient aux bases de la création et de la matière : de la vraie peinture de même pour la sculpture et le tissage. On redécouvre aussi la céramique qui est un art exceptionnel longtemps négligé. Ce retour à la matière permettra aux artistes africains de suivre leurs envies plutôt que les tendances, de ne pas faire du pseudo-Basquiat ou du pseudo-Al-Anatsui. Il y a des écoles oui mais chaque artiste doit pouvoir conserver son identité. C’est cette authenticité qui fera leur force.
Ngalula MAFWATA : Vous formez un trio avec Victoria MANN et Benjamin HÉLION. Comment se passe cette collaboration ?
Sitor SENGHOR : Très bien. Victoria a un œil exceptionnel sur l’art africain. Elle a été critiquée pour ses origines, mais personne n’a fait ce qu’elle a fait ni ne peut nier ses regard et apport ces dix dernières années. Ses détracteurs n’avaient qu’à faire. Elle est pleine de dynamisme pour cette nouvelle édition et m'a ouvert les yeux sur beaucoup de choses. Benjamin apporte un point de vue fort sur la production tout en ayant une riche histoire en lien avec l’art. En ce qui me concerne, il s’agit d’un défi que je me suis lancé. Mon ancrage familial me pousse à défendre les artistes du continent, c’est une manière pour moi de renouer avec mes racines sénégalaises. Je suis fier du nom que je porte associé à l’art, c’est un héritage dont il faut rester à la hauteur.
Crédits photos par ordre d’apparition : Seyni Awa Camara © Courtesy Galerie ADAM ; King Houndekpinkou © Courtesy Galerie Vallois ; Obi Okigbo © Courtesy Obi Okigbo, Windsor Gallery
Ngalula MAFWATA : Cette année, le comité de sélection - Mamadou ABOU SARR, Eve THEROND, Andy Amadi OKOROAFOR apportent également une dimension internationale, pouvez-vous nous en dire plus sur les éléments qui ont favorisé la sélection des galeries et artistes participants ?
Sitor SENGHOR : La qualité et la rigueur ont été au centre. Nous avons essayé d’être originaux, afin d’éviter de nous retrouver avec des œuvres déjà vues les années précédentes ou sur d’autres foires à quelques semaines d’intervalles, pas d’accrochage approximatif. Mamadou Abou-Sarr et Eve Therond particulièrement présents sur le marché ont vu passer des modes et on se lasse des modes. Nous avons cherché des œuvres intemporelles et originales, même s’il existe toujours des contraintes financières qui font que l’on ne peut pas dire non à tout le monde rires. Nous avons refusé certaines galeries et artistes qui n’étaient pas à la hauteur de ce que nous voulions faire. Dans notre démarche, il y a une volonté de regarder vers les dix prochaines années en bâtissant des programmes vraiment structurés. C’est un début, on ne peut pas tout changer en six mois.
Nous continuons à présenter des artistes émergents. Une rigueur nouvelle s’impose, signe d’un véritable professionnalisme qui n'existait pas autant avant. Mon expérience de galeriste m’aide beaucoup. Ayant exposé dix fois à 1-54 Londres, New York et Marrakech, je sais ce qu’une galerie attend d’une foire. Mon rôle ne s’arrête pas à la direction artistique, je veux que les galeries vendent, qu’elles soient contentes et qu’elles reviennent l’année prochaine, entraînant dans leur sillage d’autres galeries plus frileuses.
“Ayant exposé dix fois à 1-54 Londres, New York et Marrakech, je sais ce qu’une galerie attend d’une foire. Mon rôle ne s’arrête pas à la direction artistique, je veux que les galeries vendent, qu’elles soient contentes et qu’elles reviennent l’année prochaine, entraînant dans leur sillage d’autres galeries plus frileuses. ”
Paris Capitale de l’Art : Marché mouvant et mécénat timide
Ngalula MAFWATA : Vous soulignez l’aspect commercial de la foire, la France semble approcher l’art sous un prisme davantage culturel.
Sitor SENGHOR : En France, la culture c’est pour tout le monde, elle est intégrée à l’éducation. C’est une très belle chose, seulement cette tradition de subventionner les artistes a ses limites. Les artistes doivent pouvoir s’imposer par eux-mêmes, ou grâce à l’appui de leurs collectionneurs. Ce n’est pas à l’État de tout faire. Le marché en France reste très “français”. Le collectionneur français a besoin d’être rassuré, constamment. Il faut que l’artiste ait déjà été reconnu par le Pompidou, le Palais de Tokyo, ou qu’il ait déjà vendu à l’étranger. Alors seulement, on achète, et finalement plus cher, d’ailleurs. Ce n’est pas une question de moyens, mais d’aversion au risque. J’ai vu des collectionneurs revenir dix fois pour regarder un masque.…ça suffit au bout d’un moment !
“Ce n’est pas une question de moyens, mais d’aversion au risque. J’ai vu des collectionneurs revenir dix fois pour regarder un masque.…ça suffit au bout d’un moment !”
Ngalula MAFWATA : Aussi, il y a une certaine discrétion autour du marché, notamment sur les questions de prix. Avez-vous observé une évolution de cette culture ?
Sitor SENGHOR : Ce sont des choses qui commencent à évoluer, notamment avec l’implantation d’Art Basel à Paris. Cela a attiré une une série de bons collectionneurs anglo-saxons. C’était la première fois que je voyais des collectionneurs discuter ouvertement des prix. En France, on a tendance à les cacher, comme si parler d’argent désacralisait l’œuvre d’art, alors que toute chose a un prix. Quand j’exposais à Londres ou à New York, j’affichais toujours les prix sur les cartels. Cette transparence me semble essentielle : elle fait gagner du temps à tout le monde, surtout en foire, où tout va très vite. Si quelqu’un voit le prix et reste intéressé, la conversation est directe et constructive.
Cette aversion au risque reflète bien, d’ailleurs, un certain état d’esprit français. Mon ancienne expérience dans la banque m’a appris à observer cela : en anglais, on parle de venture capital, une notion tournée vers l’opportunité et la croissance. En France, on l’a traduit par capital risque, ce qui montre déjà une vision plus prudente, où l’on voit la perte avant le potentiel. On a besoin d’être constamment rassuré avant d’oser.
Crédits photos par ordre d’apparition : Nú Barreto Dépitée © Courtesy Galerie Nathalie Obadia ; Catheris Mandombo, Regard vers le passé‚ ©PCP Photographie; Jules Be Kuti ©Jules Be Kuti Courtesy The Norm; Kim Dacres, Patra, You must build a big house over Dovecot, 2025, Galerie Zidoun Bossuyt
Ngalula MAFWATA : Selon vous, comment se porte aujourd’hui le marché ?
Sitor SENGHOR : C’est une période compliquée. En regardant les chiffres, on remarque que des géants tels que Hauser & Wirth ou David Zwirner ont vu leurs revenus chuter de 90 %, c’est énorme! En ce qui concerne l’Art Africain, Sotheby’s et Piasa ont fermé leurs départements spécialisés, tandis que Christie’s n’a jamais jugé la niche assez mûre. Et c’est justement là où AKAA peut tirer son épingle du jeu. Nous restons abordables, sur certains segments. L’argent est toujours là. Les collectionneurs qui se sont retenus désirent se faire plaisir. Il faut leur montrer des choses belles, originales et qui ont du sens. Il s’agit de ne pas trop être dans le conceptuel, chose qui selon moi a perdu l’Occident. La grande force des artistes du continent est qu’ils produisent du beau. Le beau suscite une émotion, une vibration singulière qui nous fait reconnaître, sans hésitation, sa beauté. On a beau répéter que c’est subjectif, c’est faux : quelque chose de profondément concret se produit en nous lorsque nous faisons face à une œuvre d’art véritablement belle. Et cela, j’y tiens.
“La grande force des artistes du continent est qu’ils produisent du beau. Le beau suscite une émotion, une vibration singulière qui nous fait reconnaître, sans hésitation, sa beauté. On a beau répéter que c’est subjectif, c’est faux ”
Ngalula MAFWATA : On assiste à un réveil du Paris Art ces derniers temps, qu’en pensez-vous ?
Sitor SENGHOR : Paris a toujours eu tout ce qu’il faut : ça reste une des plus belles villes européennes, les gens aiment y venir et les événements tels que les Jeux Olympiques, la restauration de Notre Dame nous ont donné des images exceptionnelles qui ont redonné l’envie aux gens de venir. Art Basel a fait un travail remarquable et vend une expérience artistique exceptionnelle à Paris. Ils pensent la foire sous le prisme des collectionneurs qui viennent passer la semaine à Paris et ça bénéficie à toutes les foires satellites qui se déroulent durant la même période. Nous n’allons pas nous comparer à un mastodonte comme Art Basel, mais nous bénéficions de cet effet halo. Le centre de l’art en Europe s’est déplacé à Paris. C’est une évidence aujourd’hui. Cela peut inquiéter d’autres villes comme Londres et Bâle.
Ngalula MAFWATA : Quels défis continuez vous de faire face lors de l’organisation de AKAA ?
Sitor SENGHOR : Nous continuons de faire face aux mêmes difficultés que d’autres foires lorsqu’il s’agit de faire venir des artistes et galeries du continent. Les démarches administratives, notamment l’obtention des visas, restent un obstacle majeur, malgré nos efforts et actions menées auprès du Quai d’Orsay ou du Ministère de la Culture. C’est incompréhensible : on parle de francophonie, de rayonnement culturel, et pourtant, ceux qui souhaitent réellement y contribuer se voient refuser l’entrée. Nous ne sommes pas les seuls concernés : MenArt, (Laure d’Hauteville) fait face au même problème avec les artistes du Moyen-Orient. Ce n’est pas comme si ces galeries voulaient s’installer en France - elles sont parfaitement établies chez elles - elles veulent simplement présenter leurs artistes ici. Et malgré tout, ça bloque encore aujourd’hui.
AKAA
Ngalula MAFWATA : C’est peut-être là qu’un mécénat davantage prononcé pourrait jouer de son influence pour faire avancer les choses.
Sitor SENGHOR : En France, les grands mécènes visibles - souvent liés à des grands groupes - font peur et tout le monde ne souhaite pas forcément y être associés ouvertement, mais il faut dépasser cela. Aussi les plus gros collectionneurs qui peuvent intervenir ne souhaitent pas toujours se montrer, de peur de se faire taxer, il faut le dire. Pour rappel, le plus grand mécène de Paris Noir au Centre Pompidou était la Fondation Ford, ce qui peut paraître fou et en dit long sur l’engagement français auprès de notre communauté artistique ! Il y a du travail à faire. L’argent, il faut le prendre là où il est et nous allons travailler à identifier les bons partenaires.
Ngalula MAFWATA : Qu’en est-il du mécénat en Afrique ?
Sitor SENGHOR : Il faut souligner, que grâce aux Nigérians, le marché de l’art contemporain africain s’est développé. Ils ont été les premiers à soutenir leurs artistes, à créer la cote de leurs artistes en les achetant, et cela a bénéficié à tout le continent. Les anglophones ont une notion de marché que les francophones n’ont pas. La francophonie reste cantonnée à la culture, pas au marché.
Nouvelles classes de collectionneurs
Ngalula MAFWATA : Il y a un renouvellement des collectionneurs notamment une classe de collectionneurs voire mécènes en devenir qui pour le moment n’est pas encore entrée par manque d’information et initiation et qui pourtant a les moyens de collectionner
Sitor SENGHOR : Tout à fait. On dit souvent qu’il n’y a pas assez de collectionneurs sur le continent, ce qui est complètement faux. Ils achètent, mais souvent de manière spontanée, directement auprès des artistes. C’est une question d’initiation. Beaucoup de jeunes qui ont de l’argent rapidement vont acheter ce qu’on leur conseille d’acheter et les conseillers ne sont pas forcément les plus avisés. Ce sont des collectionneurs que l’on a vu se pencher vers des valeurs sûres occidentales à mesure que leurs ressources se sont multipliées. Aujourd’hui, l’art africain étant reconnu en Occident, ces mêmes collectionneurs se tournent à nouveau vers leurs artistes. Il fallait sans doute passer par cette reconnaissance-là pour qu’ils reviennent.
Cette année, on insiste aussi à faire venir des collectionneurs que nous avons souvent négligés qu’ils s’agissent de sportifs et personnalités publiques. Toutefois, il ne faut pas se focaliser uniquement sur ces gros collectionneurs, il existe aussi par exemple cette émergence d’une catégorie de la diaspora qui a les moyens d’investir et qui ne le fait pas toujours par manque d’initiation.
On dit souvent qu’il n’y a pas assez de collectionneurs sur le continent, ce qui est complètement faux. Ils achètent, mais souvent de manière spontanée, directement auprès des artistes. C’est une question d’initiation.
Ngalula MAFWATA : Les collectionneurs peuvent en effet être précautionneux, selon vous, comment pérenniser ce marché de façon à ce que les artistes achetés aujourd’hui aient encore une stature dans les années à venir et soient davantage collectionnés ?
Sitor SENGHOR : Les galeries doivent être plus exigeantes avec leurs artistes. Oser dire quand c’est bien, mais aussi quand ça ne l’est pas. Certains artistes peuvent passer par des périodes creuses et il faut le dire, on ne peut pas se permettre de vendre n’importe quoi. Aussi, le marché se nettoie des ventes aux enchères aux expositions. Seulement les bons vont rester et c’est une bonne chose. La multiplication d’expositions institutionnelles - Les rois et reines d’Afrique au Louvre Abu Dhabi, Nkanga au MAM ou encore les engagements du MET vis à vis de l’art africain, tout ceci va renforcer la confiance des collectionneurs.
Ngalula MAFWATA : Cela change-t-il la manière dont nous percevons l’art contemporain africain ?
Sitor SENGHOR : Tout à fait. Entre un Marocain, un Éthiopien et un Sud-Africain, il n’y a pas grand-chose en commun, si ce n’est la beauté des œuvres. On ne parle pas d’art contemporain européen. Ce terme d’“art africain” a été adopté pour des raisons de discrimination positive pour faire une place à des artistes qui n’étaient pas montés dans les grands évènements mondiaux. C’était nécessaire, mais à terme, j’espère que cette distinction disparaîtra.
Crédits par ordre d’apparition : M’Barek Bouhchichi © Courtesy Galerie Dagoma-Harty ; Freya Bramble-Carter - Courtesy 50 GOLBORNE; M’Barek Bouhchichi, Suzanne Roussi Césaire 2025 ; Obi Okigbo © Courtesy Obi Okigbo, Windsor Gallery; Robert Manscour © Robert Charlotte, Courtesy La Maison Gaston
Ngalula MAFWATA : Quel horizon pour AKAA dans les années à venir ?
Sitor SENGHOR : L’année prochaine, nous prévoyons déjà de nombreuses nouveautés. Je souhaite poursuivre cette idée de curater une partie de la foire autour d’expositions thématiques. J’aimerais que chaque édition révèle une nouvelle facette de la création. Je regrette le manque de galeries des Antilles par exemple. Je dois dire qu’il y a un certain engouement autour de la foire mais beaucoup attendent de voir ce que nous allons proposer cette année avant de s’engager. Peut-être aurons-nous bientôt le luxe d’être plus sélectifs, tout en continuant à soutenir les jeunes talents et pourquoi pas même inviter certains artistes sans galerie dans le cadre de projets définis.
Ngalula MAFWATA : La vision de AKAA 2025 en deux mots ?
Défi et beauté. Nous allons continuer les prises de risques, nous, ainsi que les galeries tout en cultivant le beau.
AKAA Art & Design Fair 2025 , 24-26 octobre 2025 au Carreau du Temple. Plus d’information sur le site.